Wang Xiangzhai (plus connu sous le nom de Yuseng) à créé au milieu des années
1920, le Yiquan (la boxe de l’esprit). C’est dans années 40 qu’il créa
le Dacheng-quan (boxe chinoise dite de l’Eclectisme). Wang Xiangzhai
(1885-1963) consacra les dernières années de sa vie à enseigner les exercices
de santé en « position du pilier » (les postures statiques de l’Arbre).
Grâce à Wang Xiangzhai, ce précieux patrimoine chinois ancestral nous a été
transmis. Le texte, ci-après, date des années 40 et nous pensons qu’il vous
intéressera tout en étant une source de réflexion.
Bonne lecture,
Théorie et pratique
« Dans
tout domaine de connaissances, l'important est d'unir la théorie et la
pratique. Quand on acquiert une théorie, on doit pouvoir la mettre en pratique
et quand on pratique un art, on doit connaître sa théorie. Sinon, il s'agirait
d'une illusion pure et simple. Les termes « théorie » et « pratique »
semblent simples, mais en réalité, ils sont complexes.
Ils
ont donné naissance à nombre de propos mensongers et extravagants. Certains
ont prétendu que la théorie est plus difficile que la pratique; d'autres
affirment le contraire; d'autres encore, déclarent que la théorie est aussi
difficile que la pratique; sans compter ceux qui assurent que la théorie et la
pratique forment un ensemble indissociable. Tous ces avis sont fondés, pourtant
ils restent abstraits et partiels, et ne font pas la lumière sur le sujet.
Il
n'y a pas de limites à la connaissance.
Aussi
ne puis-je pas déterminer l'importance respective de la théorie et de la
pratique. Pourtant je peux affirmer que celui qui est incapable d'expliquer ce
qu'il fait ou de faire ce qu'il connaît n'a pas atteint l'unité de la théorie
et de la pratique. Sans une théorie correcte, l'on ne pourra jamais pratiquer
de façon correcte et sans une pratique correcte, l'on ne pourra jamais avoir
des idées justes.
En
bref, théorie et pratique se complètent.
Cela est vrai de toutes les disciplines scientifiques, et plus particulièrement des arts martiaux. Car dans un combat sans merci, on n'a pas le temps de réfléchir, il n'est pas question de démontrer une théorie.
Pour
apprendre un art, il faut avant tout comprendre ses principes et, ensuite, le
pratiquer avec persévérance. Si l'on ne comprend pas les principes, on fera
fausse route et plus l'on s'exercera, plus fâcheuses en seront les conséquences.
C'est la raison pour laquelle beaucoup de gens qui apprennent un art, lecture ou calligraphie par exemple, ont des débuts prometteurs dans l'enfance, mais stagnent désespérément une fois adultes. On pourrait multiplier les exemples. La cause de ce phénomène réside dans le fait que leurs maîtres n'enseignent pas correctement, et qu'eux-mêmes, au lieu de rechercher inlassablement la vérité, suivent aveuglément les autres, c'est-à-dire qu'ils apprennent ce qu'apprennent les autres et répètent ce qu'ils disent.
Si
l'on s'exerce sans résultat, l'on ne pourra se forger sa propre perception
intuitive et l'on n'apprendra rien d'utile de toute sa vie. De plus, on aura
tendance à croire aux miracles. C'est ainsi que se dilue l'essence d'un
apprentissage et que se dérobe la perception intuitive. Quel dommage
L'intelligence
ne représente qu'un facteur favorable dans les études.
D'après un ancien proverbe, tous les enfants doivent étudier, qu'ils soient intelligents ou non. Ils doivent comprendre les principes d'une discipline avant de la mettre en pratique afin que l'intérieur et l'extérieur se complètent. Ce n'est qu'à cette condition qu'ils peuvent trouver la voie.
»
Wang
Xiangzhai
(1885-1963)
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Photo : Alain Gesbert